Découvrir les œuvres de Miró


Peinture, Sculpture, illustrations, céramiques. Miró n’a cessé de produire tout au long de sa vie. Nous vous proposons une courte rétrospective mettant en avant les traits caractéristiques de son art ainsi que son évolution.

Miró, artiste reflet de son époque

El Segador (Le Faucheur), immense fresque de 5,5m, a malheureusement aujourd’hui disparu. Présentée aux côtés de Guernica au pavillon espagnol lors de l’exposition universelle de 1937 elle fait hommage aux catalans qui luttent contre le fascisme en Espagne. Pour cela Miró n’hésite pas à montrer un rêve qui tourne au cauchemar : têtes grotesques qui tirent la langue, monstres inventés. Ce personnage, largement déformé, gueule grande ouverte et bras déformés, crie son désespoir et par là celui de Miró.

Le Bleu, couleur de Miró



« Plutôt que de chercher à peindre quelque chose, je commence à peindre et, au fur et à mesure que je peins, le tableau commence à s’affirmer…. La première étape est libre, inconsciente… »

— Joan Miró,

Au delà de la peinture

Si Miró est connu d’abord pour sa peinture, il a aussi été très grand sculpteur, s’est passionné par la céramique, la lithographie et la gravure. En voici quelques exemples.

Oiseau lunaire – Sculpture

Exposée au Musée Reina Sofia, la sculpture montre le virage vers l’onirisme pris par Miró. Les oiseaux, passage entre le ciel et la terre sont emblématiques de cette période.

Pla de l’Os, la Rambla – Céramique

Mosaïque Barcelonaise emblématique, elle est un cadeau de Miró à la ville Catalane pour souhaiter la bienvenue à quiconque viendrait, que ce soit par la terre, l’eau ou les airs.

Parler Seul – Illustration

Joan Miró a plusieurs fois illustrer les textes de Tristan Tzara. Leurs livres comme L’Antitête ou Parler Seul ont inspiré des projets similaires avec comme illustrateur Miró.

Aller plus loin

Il est difficile de synthétiser la production de Miró tant elle est riche. On vous propose ici de découvrir une œuvre pour chaque « période » ou thème qui a animé la vie créative de Miró, mais aussi d’aller plus loin avec des articles dédiées à certaines de ses œuvres, qui permettent d’approfondir la compréhension de son art.

Œuvres détaillées

L’évolution graphique de Miró au fil des années

Tout juste installé à Paris, Miró est en train de se tourner de plus en plus vers le surréalisme sans pour autant renier sa catalogne natale, inspiration pour ce tableau. Ce tableau, La Ferme, est rempli de riches détails, où tous les éléments sont décrits avec précision. Le graphisme est à la croisée entre le cubisme et surréalisme avec des formes géométriques presque abstraites. En savoir plus ->


Paysage Catalan (ou le Chasseur), peint en 1924, est l’un des tableaux emblématiques du peintre. On peut y voir un chasseur au milieu, tout en traits avec une pipe qui ressort de sa tête triangle. Le tableau marque l’intérêt grandissant de Miró vers la stylisation des formes et l’influence très forte du surréalisme. Les paysages restent un thème majeur dans son œuvre, mais Miró s’affranchit du réel, et bientôt de devoir représenter quoi que ce soit.

Portrait d’une danseuse fait partie d’une série de quatre assemblages effectués avant la série des « intérieurs hollandais ». Ici, la réunion d’une simple épingle piquée dans un bouchon de liège et ornée d’une plume suffit à évoquer le corps élancé d’une danseuse. Miró utilise des matériaux « ingrats ». Il montre sa volonté radicale de s’éloigner de toute vision conventionnelle de la peinture, d’« assassiner la peinture ».
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Ce tableau, Intérieur Hollandais (I) et le premier d’une série réalisée par Miró de retour de visite à Amsterdam au Rijksmuseum. Inspiré par une peinture de Hendrick Martensz Sorgh du 17ème siècle dont il achète une carte postale, Miró accentue particulièrement certains des éléments de base du tableau : le luth, la tête de l’homme et sa fraise (col de lingerie blanc formé de plis), tandis qu’il diminue les autres.

Miro réalise cette série en pleine Seconde Guerre Mondiale, alors qu’il a fui la France pour Majorque en Espagne. Les pénuries de matériaux sont l’occasion d’expérimenter des nouvelles textures, et réalise cette série de 23 gouaches sur papier, toutes de même format, entre 1939 et 1941. Miró élabore une nouvelle langue idéographique de pictogrammes, qui sera déterminante pour toute l’œuvre à venir. La dimension poétique des œuvres de Miró ne cesse de grandir. En voici un exemple avec L’Etoile du Matin (1940).


En 1974, Miró se lance dans l’un de ses tableaux les plus difficiles avec le Triptyque de L’Espoir du condamné à mort. Son style est de plus en plus épuré, et sa composition se réduit à une ligne noire et une tâche de couloir, ce qui dénote d’une poésie certaine. Ce tableau pourtant fait écho au meurtre par le régime franquiste d’un anarchiste catalan, Salvador Puig Antich. Bouleversé par cet évènement tragique il avait réagit en peignant ce triptyque.


« Il est important pour moi d’arriver à un maximum d’intensité avec un minimum de moyens. D’où l’importance grandissante du vide dans mes tableaux. »

Joan Miró

Œuvres détaillés